Les frontispices des contes de ma Mère l'Oye
Un frontispice est une illustration placée, dans un livre, sur l'une des pages de titre. Souvent réalisé en gravure, le frontispice représente généralement une scène importante du livre ou le portrait de l'auteur.
On vous présente ici deux frontispices des contes de ma Mère l'Oye de Charles Perrault.
Le frontispice du recueil de Perrault a été dessiné de la main de l’auteur puis gravé par F. Clousier en 1697. Cette illustration était placée en ouverture du livre, face à la page de titre, et fonctionnait donc comme une entrée en matière donnée au lecteur. Elle représente une nourrice en train de raconter une histoire à un père de famille et ses deux enfants. Le lecteur de l’époque pouvait facilement s’identifier aux personnages:
1) le jeune garçon représente le public saisi par l’histoire mais ayant besoin de se rassurer
2) la jeune fille représente le public attentif, sous le charme des histoires.
3) l’adulte représente le public complice qui prend plaisir à écouter.
Mais le personnage central est celui de la conteuse. C’est par elle que prennent vie les contes, c’est elle qui déroule le fil de l’histoire.
Il ne nous reste plus qu’à nous aventurer dans le monde des contes de ma mère l’Oye en poussant la porte dessinée à l’arrière-plan
Le frontispice des Contes de ma mère l’Oye réalisé par Gustave Doré en 1862 diffère de beaucoup de celui de Perrault. A cette époque, la mode, dans les familles bourgeoises, est de lire des contes aux enfants. On peut ainsi voir une grand-mère lisant à sept enfants une histoire écrite dans le livre qui est sur ses genoux. Debout, derrière eux, la mère des enfants les domine et semble veiller sur eux.
A l’arrière-plan, on peut observer un tableau représentant le petit Poucet retirant ses bottes à l’ogre. D’ailleurs les enfants entourant la vieille dame sont au nombre de sept, comme les enfants du bûcheron toujours dans le même conte.
Cette gravure est une invitation à la lecture des contes de Perrault.